


Le livre « Récupérer l’eau de pluie » écrit par Sylvie Luneau vous donne toutes les clés pour récupérer une eau de qualité, aussi bien pour l’extérieur que pour l’intérieur.
Fiche de lecture
- La loi
- Pourquoi récupérer l’eau de pluie ?
- La qualité
- La récupération en pratique
- Obtenir une eau de qualité
La loi
Chacun peut récupérer l’eau de pluie, tout dépend de l’usage qu’on en fait. Son utilisation est autorisée et encouragée à l’extérieur, mais certaines réticences sanitaires ralentissent l’entrée de l’eau de pluie dans la maison.
L’eau collectée à l’aval de toitures inaccessibles (autres qu’en amiante et en plomb) peut être utilisée à l’intérieur, limitée à l’alimentation des toilettes, au lavage des sols et au lavage du linge.
Le réservoir de stockage doit être facile d’accès et pouvoir être totalement vidangé, en matériaux inertes et ne contenir aucun antigel. Il doit être muni d’un clapet anti-retour si elle est raccordée au réseau des eaux usées et ses aérations doivent avoir des filles anti-moustiques. Chaque point de distribution d’eau doit avoir la mention « eau non potable ».
Le propriétaire doit tenir un carnet sanitaire et faire une déclaration en mairie. Les normes évoluent sans cesse, il est conseillé de se tenir régulièrement informé des changements mis en place.

Consommation régionale d’eau par habitant et par jour.
Pourquoi récupérer l’eau de pluie ?
La pluie est une ressource abondante et gratuite. Seuls 7% de l’eau potable utilisée chaque jour sert à une utilisation alimentaire. La récupérer permet d’éviter des traitements inutiles et coûteux et de limiter les apports d’eau vers les réseaux d’assainissement.
97% de l’eau sur Terre est salée, et 98% de l’eau utile aux êtres vivants est située sous terre. Depuis plusieurs années, la France souffre d’un déficit chronique d’eau en été, les nappes phréatiques ne parviennent pas à se recharger suffisamment. En étant autonome en eau, vous évitez les risques de pénurie et ne dépendez pas des différents arrêtés.
Le cycle de l’eau est le suivant :
Chauffée par le soleil, l’eau s’évapore et monte dans l’atmosphère où elle se condense au contact de l’air froid. Les gouttelettes s’agglomèrent pour former des nuages qui donnent la pluie alimentant en grande partie les océans, et ainsi de suite.
Les activités humaines perturbent ce cycle. Une forêt permet l’infiltration totale de l’eau, une prairie 80%, un parking 0%. Les eaux ruisselantes emportent avec elles de la pollution nécessitant des infrastructures de plus en plus complexes pour la collecter et l’assainir. Il est donc très important de favoriser l’infiltration directe, évitant par la même occasion grand nombre d’inondations.
En France, les forages de moins de 10m ou débitant moins de 8m²/h ne sont pas soumis à déclaration. Le poste de consommation d’eau le plus important est celui du refroidissement des centrales nucléaires (57%). La consommation humaine (personnelle et collective) est de 150L d’eau potable par jour et par personne, le prix étant en constante augmentation. Demandez-vous d’abord comment diminuer votre consommation d’eau (inutile de laver tous les jours des vêtements peu portés, etc…). Un kit complet pour une utilisation extérieure et intérieure coûte 5000€ + 2000 à 3000€ d’installation, un investissement amorti sur 10 à 15 selon l’OIEAU.

Les stations d’épuration elles-mêmes n’éliminent jamais les polluants à 100%.
La qualité
Selon l’Office International de l’Eau et de l’Université de Montpellier, les gouttelettes d’eau absorbent une grande partie des particules atmosphériques et dissolvent les gaz contenus dans l’atmosphère. L’eau de pluie ne contient quasiment pas de calcium ni de magnésium.
Tout comme l’air ou le sol, l’eau pluviale n’échappe pas à la pollution. La qualité de l’eau de pluie est directement liée à la qualité de l’air (hydrocarbures, pesticides, zinc, cadmium, cuivre, plomb, chlorure, polychlorures biphényles…). Le taux de pesticides dans l’eau de pluie est supérieur à celui des rivières. En revanche, l’IFEN constate une baisse de l’acide sulfurique et de l’acide nitrique depuis 10 ans, responsables des pluies acides.
Les eaux de pluie collectées en aval des toitures ne peuvent pas être considérées comme potables car leur qualité dépend du contexte environnemental local. Une eau potable n’est pas une eau sans polluant, mais une eau répondant à des critères définis par la loi.
La qualité de l’eau de pluie n’est pas irréprochable, mais il en est de même pour l’eau du robinet : POP, pesticides, perturbateurs endocriniens, substances médicamenteuses… Sur les milliers de molécules organiques présentes, seules quelques centaines sont régulièrement contrôlées.
Les eaux de surface (cours d’eau, rivières…) sont particulièrement polluées : nitrates, phosphates, matières organiques, pesticides, métaux lourds, huile, solvants, produits d’entretien, peintures, acides, médicaments…
Les matériaux utilisés pour l’installation de récupération d’eau de pluie sont à choisir avec précaution : tuiles et ardoises évitent de polluer l’eau.

Une capacité de stockage importante n’occasionne qu’un faible coût supplémentaire et permet d’avoir une plus grande autonomie.
La récupération en pratique
Il est important de connaître dans un premier temps le volume d’eau disponible à l’année et ses besoins en eau.
Pour calculer le volume :
V = P x S x C
(P = précipitations annuelles en m, S= surface de toiture en m², C = coefficient de perte, V = volume d’eau récupérable en m³)
L’arrosage, le lavage des voitures et des sols représentent 12% de la consommation d’eau d’une famille. Pour une famille de 4 personnes, il faut compter une cuve de 4500L dans le nord et 6500L dans le sud.
La solution la plus courante et la moins chère est le stockage aérien (plus fragile que les cuves enterrées) dans des réservoirs en PEHD résistants et anti-UV allant généralement de 200 à 2000L (645€). Le recyclage d’une ancienne fosse septique équipée d’une pompe est possible après analyse de l’eau (pour une utilisation extérieure). Attention aux fûts ayant autrefois contenu des substances dangereuses.

Conditions de pose de cuves de récupération d’eau de pluie en polyester.
La cuve enterrée (généralement à 80cm) est idéale pour un usage important et domestique. Une analyse des sols est nécessaire avant l’enfouissement. En terrain humide ou argileux, les cuves peuvent se déplacer, se déformer, se fissurer. En cas de passage de voitures, il faudra une maçonnerie complémentaire avec renforts en béton.
Une citerne est composé d’une arrivée calme (sorte de sabot en polyéthylène à installer au fond de la citerne), d’une crépine (filtration à 200 microns au niveau de la prise d’eau), d’un trop-plein et d’un clapet anti-retour.
Les cuves en béton sont généralement enterrées et employées dans le cadre de construction neuve. Le polyéthylène est plus utilisé lorsque les maisons sont déjà réalisées ou pour des installations en sous-sol et dans les vide-sanitaires. Les citernes souples autoportantes sont réalisées en tissu à haute résistance, sont compactes et légères mais n’ont une durée de vie que de 20 ans. L’étanchéité, la propreté et la stabilité de l’ensemble de l’installation doivent être vérifiées régulièrement. L’entretien de la cuve dépend énormément de la préfiltration. Elle doit être entièrement vidangée tous les trois à cinq ans.

Tableau de comparaison entre les citernes en béton, en bois et en plastique.
Pour le jardin, l’eau de pluie dans des réservoirs aériens peut être utilisée par gravité. Pour les citernes enterrées, installez une pompe à main ou une pompe électrique (minimum 200 €).
Dans la maison, l’eau est distribuée par une station de pompage (groupe hydrophore) comprenant un contrôleur de débit, un manomètre et un disconnecteur. C’est le poste d’investissement le plus important après la citerne. Les pompes doivent être placées à l’abri du gel. Une pompe de 550 à 800 W est suffisante pour quatre personnes.

Principe général de fonctionnement d’un système de filtration d’eau de pluie.
Obtenir une eau de qualité
La filtration de l’eau se divise en deux parties :
- En amont: élimine les plus gros débris
- En aval: usages domestiques.
Pour le jardin, une simple préfiltration avec un récupérateur de feuilles peut faire l’affaire.
Pour une eau de qualité sanitaire, deux systèmes de filtrations principaux sont proposés :
- Le filtre à sédiments (enlève les matières en suspension et les plus grosses bactéries par filtration mécanique, cinq à 25 microns)
- Le filtre à charbon actif (élimine les goûts et les odeurs indésirables, les polluants chimiques et les métaux lourds, 3 nm à 10 microns). Le charbon actif est obtenu par calcination de substances organiques riches en carbone : coque de noix de coco, houille de bois, etc…

Grâce à différents procédés, il est tout à fait possible d’utiliser l’eau de pluie pour la boisson et la cuisine.
Pour obtenir de l’eau potable, il faut éliminer les micro-organismes, les bactéries, les virus, les pesticides, etc… La première solution consiste à utiliser un filtre céramique associé au charbon actif, on parle alors de microfiltration. La cartouche se change tous les 2500 l, une fois par an.
La désinfection par ultraviolet détruit tous germes pathogènes, bactéries, virus et autres formes de micro-organismes sans ajout de produit chimique. Il est cependant recommandé de réaliser une filtration anti-sédiments avant le traitement UV.
Enfin, l’osmose inverse ne laisse rien passer en dehors des molécules d’eau qui vont du milieu le moins concentré vers le plus concentré au travers d’une membrane semi-perméable. L’eau obtenue ne contient pas de sels minéraux, c’est de l’eau distillée. Ça ne pose aucun problème puisque l’homme, contrairement aux plantes, est hétérotrophe, c’est-à-dire incapable d’assimiler directement les minéraux.
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Sommaire
Introduction
QUE DIT LA LOI ?
- A-t-on le droit de récupérer l’eau de pluie?
POURQUOI RÉCUPÉRER L’EAU DE PLUIE ?
- L’eau, une ressource menacée
- Réduire la facture d’eau
QUELLE EST LA QUALITÉ DE L’EAU DE PLUIE ?
- Composition chimique de l’eau de pluie
LA RÉCUPÉRATION EN PRATIQUE
- Quelle quantité d’eau peut-on récupérer ?
- Comment récupérer et stocker l’eau ?
- Quelle pompe choisir ?
OBTENIR UNE EAU DE QUALITÉ ?
- Comment obtenir une eau de bonne qualité ?
- Comment obtenir de l’eau potable ?
ANNEXES
- En savoir plus
- Liste des laboratoires agréés
- Notes personnelles
- Remerciements
- Crédits photographiques & Illustrations
5 Commentaires
Votre blog est excellent, grand merci pour toutes ces fiches de lectures. Elles sont parfaitement réalisées, et très utiles.
Hâte de lire votre BD !
Raz’
Merci beaucoup pour votre commentaire et votre soutien !
Bonjour Alexis,
Après ta chaine youtube, ton projet BD (dans lequel j’ai le plaisir de participer), la chaine de tuto à venir et ton site d’autonomie par le livre, je dois t’avouer que je deviens de plus en plus FAN !
Nous avons de nombreux point en commun qui me pousse à croire que je dois regarder attentivement les choses que tu nous proposes et qui te passionnes.
Un grand merci pour le partage et pour les keys points de ton article. Celui là je l’achète dès que je termine de t’écrire ! No question ask ! 🙂
Au plaisir de continuer de te lire
Merci beaucoup pour ton soutien, heureux de voir que mon travail puisse t’être utile ! Bonne lecture !
[…] dans un cabanon, un lieu isolé, pour utiliser l’eau du robinet, d’une source, mais aussi l’eau de pluie, d’un lac ou d’une rivière puisque ce filtre est utilisé par les ONG et les ambassades et par […]