

4ème de couverture
Philippe B. n’aurait jamais dû se trouver à la place qui fut si souvent la sienne durant ces quinze dernières années : en tête d’une colonne d’assaut du GIGN !
Élevé à la dure, son aptitude aux arts martiaux l’amène très tôt aux frontières de l’ultra-violence et de la délinquance. Pourtant, depuis qu’il a suivi en direct à la télévision le célèbre assaut du GIGN sur un Airbus à Marignane, alors qu’il avait 16 ans, Philippe B. a pour nouvelle ambition d’intégrer le « Groupe ».
Après un parcours sinueux et semé d’embûches, il passe les tests de sélection et finit parmi les premiers de sa promotion, mais les psychologues s’opposent à sa candidature en raison de son profil pour le moins atypique et de ses erreurs de jeunesse. Les instructeurs en décident autrement : ils savent qu’ils vont pouvoir canaliser son énergie et lui offrir une nouvelle vie, celle d’un opérationnel du GIGN.

Coup de pied pleine face lors d’un entraînement aux sports de combat.
Voici donc l’histoire de Philippe B., un « ops » au parcours hors du commun – chuteur opérationnel, instructeur en sports de combat, expert en explosifs et tireur d’exception dont l’adresse sera déterminante pour la réussite de certaines missions. Entre son éducation « Spartiate » et ses interventions en Libye, dans le golfe d’Aden, en Irak, ou ses dernières opérations antiterroristes sur le territoire national, il lève le voile sur le quotidien des opérationnels du GIGN.
Ce sont des individus d’exception qui font la force du Groupe fondé par Christian Prouteau. Philippe B. fait partie de ceux-là.
Extrait

Dammartin 2015 : les frères Kouachi sont réfugiés dans une imprimerie. Les « Breachers » en première ligne, abrités derrière un Swatec (échelle d’assaut enlevée), vont tirer leurs grenades israéliennes.
Contexte :
Depuis 11h20 du matin, une prise d’otage est en cours à Fleury-Mérogis, dans la prison la plus grande d’Europe. Un détenu, Florent Bianchi, 32 ans, retient son psychologue au moyen d’un couteau artisanal enfoncé sur sa carotide. Après de longues heures de négociations, Philippe est désigné pour un tir précis au niveau de la bouche afin de fracasser le cervelet, unique moyen de voir Bianchi s’affaisser instantanément sans que sa pointe ne tranche la gorge du psy dans un geste de réflexe.
Je me débarrasse de mon tremblement en lâchant prise, en pratiquant quelques exercices de respiration et en me détendant à fond pendant deux minutes. Enfin, je reprends le contrôle de mon corps. Les cadres du GIGN se sont cependant aperçus de mon trouble et ils viennent me voir. Franck Chaix, le chef de la Force Intervention, Ben, DVD, Olivier et tous les autres se retrouvent à mes côtés pour effacer mes doutes.
« S’il y a un mec qui peut le faire, c’est toi ! »
Je suis prêt. J’enlève le gant Mapa que j’ai gardé à la main droite car il fait partie du costume de distributeur de café, et je la découvre plus moite qu’elle ne l’a jamais été. Je décide alors que je me priverai de ce gant lors de la distribution de café afin d’avoir la meilleure emprise possible sur mon arme.
Je suis désormais dans une concentration totale, continuant de visualiser en permanence mon tir dans mon esprit car il n’y aura aucune place pour l’erreur. J’ai accepté d’avoir à tuer Florent Bianchi, mais je sais que je chercherai avant tout à préserver sa vie en lui tirant une balle dans le thorax plutôt que dans le cervelet, pour autant que cette éventualité s’avère possible.
Intérieurement, je peaufine mes derniers réglages.
Dès 20 mètres, je pourrai tirer. Là, ce sera dans la tête.
En deçà de 10 mètres, je réviserai mon tir et l’appliquerai à 3 centimètres au-dessus de la tête de l’otage car, bien que Bianchi soit avachi derrière le psychologue, j’aurai alors une chance de le toucher au cou.
Nous serons cinq GIGN à intervenir : Fabien à l’avant gauche, Dani-L à l’avant droit, Jean-Luc M. derrière Fabien, François à l’arrière gauche, moi-même derrière le chariot, caché par François et un gardien qui avancera avec Dani-L. Ils me permettront à eux quatre de dissimuler mon arme jusqu’au dernier moment. Afin de faire diversion jusqu’à l’instant fatidique, j’ai demandé à Dani-L de faire tomber une louche lorsque nous serons près de Bianchi et de son otage.
Il va être 21h45. Voilà donc une heure quarante-cinq que je m’efforce de garder ma concentration quand brutalement Franck Chaix nous annonce qu’on va y aller.
« C’est bon, Phil ?, s’inquiète DVD.
– C’est bon !
– Allez, GO ! »
Nous partons en poussant notre chariot vers la rotonde, prêts à prendre sur notre gauche pour déboucher dans la coursive où se trouve Bianchi, mais un nouvel ordre fuse et nous fige dans nos pas.
« Stop, attendez !, dit Franck. Nous avons l’ordre de retenter une négociation !
– Putain, vous venez de griller une cartouche ! Ne me refaites plus le coup! »
Je commence à fatiguer nerveusement et pars m’isoler dans un couloir annexe pour reprendre mes exercices de respiration. Une main me tape alors sur l’épaule, c’est celle du négociateur Pablo. J’imagine qu’il a quitté le bâtiment où il s’était installé avec son collègue Yoann pour venir négocier au plus près.
« Phil, comment tu te sens ?
– Ça va, pour le moment…
– Tu sais, pour les négociations avec Bianchi, il n’y a plus rien à faire. Il est déterminé et il va passer à l’acte. Ce n’est plus qu’une question de minutes.
– Alors, qu’est-ce qu’on fait ?
– Écoute bien ! »
Pablo m’entraîne vers l’un des nombreux téléphones muraux de cette prison, décroche le combiné et compose un numéro avant de mettre le haut-parleur.
« Florent, c’est M. Dubois, il va falloir qu’on livre la nourriture à tes copains de cellules, celles qui sont derrière toi. Pas de souci, tu es d’accord ?
– Ouais, ouais, c’est bon !
– Florent, il va falloir arrêter!
– Vous rigolez ? Vous n’avez pas compris, c’est un jeu ! Je vais peut-être perdre la partie, mais ça, je l’accepte complètement. Je sais aussi que vous avez des tireurs d’élite prêts à me flinguer, mais je suis prêt ! Tellement prêt que je vais l’égorger, là, tout de suite ! Après, je poserai le couteau et je me rendrai ! »
Pablo se tourne vers moi.
« T’as entendu ? On a fait son profil. Il n’est plus dans la réalité et il devient maintenant très dangereux pour l’otage.
– Et alors ?
– Alors, dans quelques minutes, ce sera fini, Phil. On est de la même promotion, et je sais que tu peux faire ce tir. La prochaine fois, ce sera la bonne ! Concentre-toi et tu réussiras. »
Ils ont senti qu’un doute avait germé dans mon esprit, que ce tir à tuer me perturbait dans la mesure où il me semblait enfreindre l’éthique du Groupe. Mais l’intervention de Pablo est bien là pour le valider et pour m’ôter les scrupules qui pourraient encore subsister. La voix de Denis Favier s’élève derrière nous. Il chuchote, mais sa voix est ferme et ne trahit rien.
« Pablo, vous le rappelez ! On reprend la négociation, et vous, Phil, dès qu’il a décroché le téléphone, vous y allez !
– OK, mais cette fois-ci on va au bout !
Un dernier « check », une dernière vérification : une cartouche est bien dans la chambre de mon Glock 19, il ne me restera plus qu’à presser la queue de détente… Nous partons en direction du grand rond-point que constitue la rotonde, puis nous tournons à gauche pour nous engager dans ce couloir de la mort menant à Bianchi et son otage. Tous mes frères d’armes, pouces levés, m’encouragent ! Le Groupe marche avec moi.
Encore 25 mètres. Je suis dans un état de concentration maximale quand brusquement un énorme doute survient ! Je me suis entraîné à tirer avec le pied gauche devant, mais sur quel pied vais-je arriver ? Je serai peut-être sur le pied droit quand la louche tombera et donnera le signal ! Arrête de cogiter… C’est trop tard, ça se passera bien. Mon esprit efface cette hésitation et toutes mes pensées se focalisent à nouveau sur Bianchi. Sur lui seul.
Nous avançons lentement, je suis encadré par mes camarades et le gardien, mon arme planquée le long de ma cuisse droite, je distingue à peine les cheveux de Bianchi tant il est dissimulé derrière son otage.
A 15 mètres, nos regards se croisent. Merde ! Il m’observe.
Intéressé ?
Pour connaître la suite (et croyez-moi, elle en vaut le coup), je vous conseille vivement de vous procurer le livre !
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