



Richement illustré, le livre « Encyclopédie de la chasse » par Pascal Durantel décrit pour chaque espèce chassable en France son biotope, son comportement et ses différents modes de chasse envisageables qu’ils soient modernes ou traditionnels.
Fiche de lecture
- Introduction
- Petits gibiers des plaines et des bois
- Le gibier d’eau
- Le grand gibier
- Le gibier de montagne
- Le gibier à réguler
Introduction
Rares sont les pays comme la France qui offrent, sur une si petite surface, une telle diversité en termes de milieux, de faune et de flore. Reflets d’identités régionales fortes, la chasse française s’exprime aussi bien dans les arts, la littérature que la gastronomie. Des défenseurs de la nature, des écrivains, des stars du petit écran ou du cinéma avouent désormais publiquement leur plaisir de chasser.
Dans la culture, les exemples, souvent pathétiques, abondent de ces chasseurs qui ont mis de côté leur bonheur conjugal, leur vie de famille, leur réussite sociale ou même leur santé pour vivre pleinement leur passion. Notre littérature met en avant de nombreux personnages dévorés par la fièvre de la chasse (L’homme de chasse, de Paul Vialar). Celle-ci peut aussi malheureusement conduire aux pires extrémités : le braconnage et l’assassinat (Montcharmont).
Culpabilité et repentance sont dans l’air du temps : le chien, la convivialité, le sport, les plaisirs de la table, la tradition et le poids électoral des chasseurs sont constamment évoqués pour légitimer sa pratique. Or, les chasseurs gagneraient à assumer ce qu’ils font : laisser s’exprimer cette pulsion prédatrice qui vise à s’accaparer ce qui reste de sauvage dans notre espace de vie.
En valorisant l’image des chasseurs, en œuvrant pour une meilleure connaissance des espèces et en contribuant aux travaux des fédérations, les associations de chasses spécialisées se positionnent en interlocuteur important du monde cynégétique. À une époque où la chasse subit des attaques de plus en plus virulentes, les ACS nous sont plus utiles que jamais.
La grande diversité des chasses d’oiseaux migrateurs a profondément imprégné notre culture. L’affection portée au chien remonte aux racines de la civilisation, née dans la passion instinctive et commune de la chasse. Depuis Darwin, la domestication est considérée comme l’acte fondateur de la sélection artificielle permettant à l’homme de se substituer à la nature pour diriger l’évolution d’une espèce. Or, le chien fut la première espèce domestiquée.
Dans les années 1850, la chasse s’organise autour des premières sociétés de chasse communales. Elle devient rapidement un loisir très populaire, à la portée de tous, y compris des paysans jusque-là plus ou moins tenus à l’écart des acquis révolutionnaires. Les effets pervers de cette libéralisation se font vite ressentir : disparition progressive de nos grands prédateurs. Parallèlement, la littérature cynégétique prône une nouvelle éthique sportive propre à la chasse à tir.
Petits gibiers des plaines et des bois

Le lièvre brun (Lepus europaeus).
Le lièvre brun
Originaire des steppes, le lièvre préfère les paysages ouverts. Dans les plaines, les développements de l’agriculture en plus de la déforestation lui sont favorables. Il se réfugie dans les bois pour se protéger des intempéries ou en cas de danger. Il apprécie les sols secs, filtrants et adopte un menu très varié : plantes herbacées sauvages, céréales, tubercules, graines, fruits, bourgeons, légumineuses, feuilles de ronces, plantes maraîchères… Il se nourrit la nuit, commet peu de dégâts agricoles car un certain temps et une certaine distance séparent ses repas. Durant les hivers difficiles, il peut écorcer de jeunes arbustes ou en grignoter les bourgeons. Tout ce qui contribue à rompre l’uniformité du paysage (jachère fleurie, petites parcelles cultivées, bordures enherbées) est favorable au lièvre. Attention au brûlage des chaumes qui peut entraîner une forte mortalité chez les levrauts.
Pour ne jamais manquer son lièvre, il faut garder son calme en laissant filer le gibier sur une quinzaine de mètres, tout en épaulant et en ajustant l’animal. Apprécier la vitesse réelle du gibier qui atteint 30 km/h sur les 20 premiers mètres. Quand un lièvre se présente par le travers, il faut viser la pointe du museau, en swinguant d’autant plus que le gibier s’éloigne et qu’il prend de la vitesse. Si le lièvre vient dans votre direction, il faut anticiper la course en visant dessous.
Un lièvre chassé compte plus sur son ouïe très fine que sur la vue, c’est pourquoi il s’arrête souvent devant les chiens, prêtant une oreille attentive afin de diriger sa fuite d’après les cris de la meute. Parmi les bons chiens à lièvres, la plupart des gens optent pour l’anglo-français de petite vénerie qui cumule les qualités de nos vieilles races françaises et la vitesse et la rusticité des races anglaises. Les chiens tombent souvent en défaut sur la voie du lièvre : la meute, immobile, se tait subitement, occupée à reprendre la voie de l’animal de chasse. En cas de défaut, laissez faire les chiens.

Le Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus).
Le lapin de garenne
Il se rencontre aussi bien dans les bosquets touffus, le long des lisières de forêt, dans les plaines cultivées, les zones de remblai, sur les talus et les coteaux, dans la garrigue ou le maquis en région méditerranéenne ou sur les cordons dunaires qui bordent les façades maritimes. Il aime les sols légers, secs, meubles et filtrants pour y creuser facilement ses terriers. Il vit souvent en grandes colonies le long des fleuves. On le rencontre jusqu’à 1400 m d’altitude.
Les indices de présence du lapin sont :
- Les empreintes : semblables à celle du lièvre, plus réduites.
- La voie : les pattes postérieures, de plus grandes tailles, sont posées en avant des antérieures, qui se trouvent partiellement ou légèrement en oblique lorsque le lapin court vite.
- Les coulées : s’entrecroisent pour déboucher sur les terriers.
- Les fientes : de forme arrondie de moins de 1 cm de diamètre et déposées en petits tas.
- Les gîtes : dehors, sur un talus au soleil, le long d’une haie, sous un petit roncier ou dans une prairie de hautes herbes.
- Les reliefs de repas : jeunes arbres écorcés avec la marque des incisives, pommes sauvages rongées.
- Le terrier d’habitation : talus sablo-argileux, terrains meubles recouverts de broussailles.
- La rabouillère : terriers très courts qui s’enfoncent juste sous la surface du sol.
Il est 10 fois plus difficile de chasser le lapin sans chien. Un chasseur lapinier doit disposer d’une arme parfaitement adaptée à votre morphologie, légère, bien équilibrée et qui monte vite à l’épaule. Les calibres 20, voire 28 sont adaptés puisqu’on tire souvent à courte ou moyenne distance. Sinon, des fusils en calibre 12 ou 16 à canon lisse ou peu chokés. Les cartouches à bourre grasse chargées de plomb numéro 7,5 ou 8 sont parfaites, en évitant les dispersantes, dangereuses pour les chiens et peu sportives. Ne tirez jamais un lapin serré de trop près par votre chien, et pour éviter de perdre votre gibier, n’oubliez pas de doubler systématiquement les lapins blessés.
Comme la plupart des petits gibiers, le lapin peut être chassé à l’arc, avec un modèle de puissance moyenne de l’ordre de 55 livres. On utilise des pointes classiques à lame, toujours très affûtées, ou bien des blunts qui arrachent les chairs à l’emporte-pièce et causent des blessures très graves. Plusieurs modes de chasse sont envisageables : devant soi à la billebaude, aux chiens courants, à l’affût près des terriers. Dans ce cas, les réflexes du lapin sont si aiguisés qu’il plonge dans son trou au simple bruit de la décoche. Il faut donc viser la gueule du terrier pour l’avoir au vol lorsqu’il s’engouffre dans la galerie.

La Perdrix rouge (Alectoris rufa).
La perdrix rouge
Elle est surtout présente au sud de la Loire. On l’observe cependant dans le bocage, en Normandie, en Bretagne ou dans les pays de la Loire. Elle est plus sensible aux fortes précipitations qu’au froid en lui-même, elle apprécie donc les climats où le soleil prédomine (collines basses bien exposées plantées d’une végétation broussailleuse qui se développe sur un sol sec et caillouteux). La garrigue provençale est l’un de ses biotopes préférés, ce qui ne l’a pas empêchée de s’adapter au climat doux et humide de l’Angleterre.
Cet oiseau a une aptitude extraordinaire à percevoir le danger, l’analyser puis à orchestrer une défense basée sur la fuite à pied et à toute allure loin devant le chasseur. C’est une chasse exigeante et difficile, le tir s’effectue souvent dans des conditions acrobatiques.

La Perdrix grise (Perdix perdix).
La perdrix grise
Elle a beaucoup souffert de la mécanisation et des pesticides. Elle apprécie un paysage agricole ouvert, diversifié, organisé en une mosaïque de cultures alternées par des haies et des boqueteaux. Les chemins ruraux et les zones de couvert offrent des sites de nidification intéressants, une source de nourriture composée d’insectes pour les poussins et un refuge contre les intempéries et les prédateurs. Elle habite également les grandes plaines céréalières. Elle craint les terres lourdes, argileuses, qui retiennent l’eau et, lors de printemps pluvieux, entretiennent une humidité propice au développement des infestations parasitaires.
Pour la chasse devant soi, c’est une excellente chasse d’ouverture. Le chasseur doit bien connaître son territoire et les remises des oiseaux. Il ne doit pas craindre les longues marches, souvent pénibles quand la terre est lourde et collante. Le vent est l’ennemi du chasseur : les perdrix prennent leur essor face au vent, avant de virer sur l’aile et d’effectuer une accélération foudroyante, portée par les courants d’air. La pluie est au contraire une alliée, des oiseaux mouillés ayant plus de difficultés à prendre leur envol. Les plombs généralement préconisés sont le numéro 8 à droite et le numéro 6 à gauche. De nombreux chasseurs utilisent uniquement le 7,5.
En battue, l’une des fautes les plus couramment commises consiste à suivre le gibier qui apparaît dans la ligne de mire, en effectuant des balayages latéraux dangereux pour les voisins. Il faut aussi prendre garde aux rabatteurs à la traîne qui ne se trouvent plus dans l’alignement de la ligne marchante. La convention sonore qui indique la fin des tirs devant soi, n’autorisant que ceux en arrière de la ligne, n’est pas sonnée par hasard : des plombs soudés peuvent rester dangereux sur plusieurs centaines de mètres.
Des retrievers collants aux talons, ou des chiens chassant sous le fusil peuvent contribuer au succès de la battue, en recherchant le gibier mort ou blessé, et en levant les compagnies qui se rasent et se laissent dépasser par la ligne.

Le Faisan de Colchide (Phasianus colchicus).
Le faisan de Colchide
Rustique, le faisan a su tirer profit de toutes les opportunités offertes par les nouvelles techniques culturales. Tout ce qui peut lui fournir un couvert automnal et hivernal est favorable à l’espèce. Le faisan s’active le matin et en fin d’après-midi. Durant ces courtes périodes (une à trois heures), il abandonne ses remises pour s’alimenter à découvert. Comme tous les gallinacés, le poussin se nourrit exclusivement de protéines animales durant les trois premières semaines de sa vie : vers, mollusques, myriapodes, insectes (petits coléoptères, fourmis, chenilles, papillons, sauterelles…). Cette part animale diminue au fil du temps pour atteindre 10 % du bol alimentaire, tout le reste étant composé de végétaux. 9 fois sur 10, la mortalité est due à un prédateur (3 cas sur 4 par le renard).
Le matin à l’aube ou en fin de soirée, l’oiseau occupe ses zones de gagnage. Concentrez-vous sur les cultures de type betterave, maïs, luzerne, sorgho, moutarde et les couverts adjacents mais aussi les friches et les jeunes coupes.
Parfois, les couverts sont si inextricables qu’un springer ou un labrador s’en sortira mieux qu’un chien d’arrêt qui contourne soigneusement tous les fourrés denses.
Pour la battue anglaise, on peut attaquer directement le bois ou faire un rapproché plus large. Le but est de pousser les oiseaux, puis de les concentrer en bout de traque dans un secteur plus fourré nommé « zones d’attente ».

Le Faisan vénéré (Syrmaticus reevesii).
Le faisan vénéré
Rustique, il possède cependant un mauvais taux de reproduction. Sa chasse consiste à bloquer un oiseau dont la principale défense est de fuir le danger en se dérobant à toute allure. Il embrouille sa piste en effectuant une infinité de détours, égarant l’auxiliaire sur de faux cheminements. Attendez que le faisan qui s’envole franchisse les gaulis (branches d’un bois bien taillé que l’on a laissé pousser) et qu’il soit parvenu au sommet des baliveaux (jeunes arbres jugés par le sylviculteur assez droits et vigoureux pour devenir un bel arbre d’avenir) pour tirer. À l’envole devant soi et particulièrement dans les sous-bois denses, effectuer un tir rapide voire instinctif durant la phase ascensionnelle.

La Bécasse des bois (Scolopax rusticola).
La bécasse des bois
Elle évite les sols pauvres en humus, trop sablonneux, calcaires ou argileux, ainsi que les terrains froids asphyxiants ou acides. Elle préfère les pentes exposées au nord, souvent plus riches en nourriture car plus humides. Lorsque pluie ou neige tombent en abondance ou qu’il y a une tempête, la bécasse trouve refuge dans les sapinières. Les périodes de froid intense chassent les bécasses vers le sud, même si elles peuvent supporter quelques temps ces conditions défavorables en se contenant à proximité d’un cours d’eau dont les berges ne sont pas prises par les glaces. Quant au brouillard, il la désoriente et elle rejoint souvent la lisière de forêt.
Un chasseur bécassier doit avoir un fusil léger, bien équilibré, doté de canons adaptés. Le tir s’effectue souvent à courte distance, d’où l’intérêt de canons peu chockés (lisse ou 1/4). L’emploi de canons très courts ou rayés, de même que les munitions dispersantes sont contraires à l’éthique sportive du vrai bécassier. De nombreux chasseurs préfèrent le calibre 20, plus léger et plus maniable que le 12.
Une veste au tissu et le port de cuissards est fortement recommandé pour fouler les ronces ou la végétation mouillée sans se griffer ni se tremper.
Le grelot renseigne le bécassier sur le rythme de la quête du chien, la forme quand celui-ci est à l’arrêt. Il est souvent remplacé par le « sonnaillon électronique » qui émet son « bip » caractéristique quand le chien se trouve à l’arrêt.
Le bécassier utilise souvent des cartouches traditionnelles à bourre grasse qui confèrent à la gerbe une meilleure régularité. Les plombs les plus utilisés sont les numéros 8 ou 9 à droite, et le numéro 7,5 à gauche qui perce mieux un éventuel rideau de branchages. Il existe aussi des munitions dispersantes ou chargées en grenailles mélangées.
Tout chien d’arrêt qui arrête et rapporte bien peut convenir mais certaines races semblent plus appréciées : l’épagneul breton, le drahlthaar, le griffon korthals, le springer…

Le Pigeon ramier (Columba palumbus).
Le pigeon ramier (palombe)
Cette espèce forestière colonise tous les milieux, y compris urbains, le bocage et les espaces cultivés de grandes plaines. Il s’adapte aux ressources nourricières disponibles selon le lieu et l’époque. Seuls les secteurs montagneux ne lui conviennent pas, au-delà de 1800 m d’altitude, soit à la limite des étages boisés.
Il est abondant, désormais présent et chassable quasiment en toute saison. L’affût au dortoir consiste à affûter les palombes dans un bois servant de dortoir aux palombes. L’endroit propice à l’installation d’un affût est facilement identifiable aux fientes qui souillent le sol et l’écorce de grands arbres ainsi qu’aux plumes de duvet blanc dispersées ici et là.
Quand il prend son envol, l’oiseau décroche subitement avant d’effectuer une brusque ressource en projetant. Ce comportement oblige à tirer vite, dans le mouvement, en jetant son coup de fusil sans se laisser abuser par la longue queue portée en éventail qui attire le regard. Les chasses traditionnelles de la palombe exigent une logistique considérable, très prisée dans le sud-ouest. La chasse à tir dans les cols est pratiquée lorsque les oiseaux franchissent les grands cols pyrénéens à partir de cabanes ou de miradors disséminés sur les crêtes. La réussite dépend beaucoup des facteurs climatiques.

La Tourterelle des bois (Streptopelia turtur).
La tourterelle des bois
Elle affectionne les milieux semi-boisés propices à la nidification, entourés de cultures où elle trouve sa pitance. Elle adore le bocage avec ses haies épaisses et ses boqueteaux, mais aussi les vergers, la garrigue, le maquis, les pinèdes et les oliveraies en région méditerranéenne et les parcs urbains. La présence de points d’eau est indispensable à cette espèce qui boit quotidiennement. L’été, les tourterelles se perchent volontiers sur les fils électriques qui dominent les cultures nourricières.
En raison des hautes cadences de tir, éviter les fusils allégés (par exemple votre fidèle bécassier) qui cognent trop. Utiliser une arme parfaitement adaptée à votre morphologie, plutôt de petit calibre (28,28) ou suffisamment lourde pour amortir le recul. Mieux vaut tirer des cartouches rapides, pas trop chargées (28,32 g) en plomb numéro 7,5 ou 8.
Il faudra d’abord s’habituer à la vélocité du vol et prendre en compte sa rapidité, de façon à acquérir une mécanique de tir qui est le gage du succès. Au début, la trajectoire des oiseaux surprend.

La caille des blés (Coturnix coturnix).
La caille des blés
Elle vit dans les milieux ouverts, prairies, jachères, cultures de céréales, de sorgho ou de tournesols. Les poussins s’y nourrissent d’insectes et d’invertébrés durant les trois premières semaines. Les adultes consomment des graines de céréales et graminées sauvages, quelques insectes et fruits sauvages.
L’une de ses principales défenses consiste à se dérober à toute allure en adoptant un cheminement plus ou moins sinueux et aléatoire, avant de se motter, de se laisser dépasser puis de revenir sur ses pas.
Son tir, pas facile, peut surprendre. L’oiselet est vif, imprévisible, capricieux. Mieux vaut la laisser filer une vingtaine de mètres avant de tirer. Si l’oiseau échappe au second coup, une nouvelle chance vous est presque toujours offerte car le vol est court, 200 à 300 m tout au juste.

L’alouette des champs (Alauda arvensis).
L’alouette des champs
De nombreuses alouettes nichent chez nous. Mais à ces populations locales plus ou moins sédentaires s’ajoutent les contingents migrateurs en provenance de Scandinavie, de Finlande et d’Europe centrale. Certains oiseaux hivernent chez nous, d’autres poursuivent leur route. Des mouvements erratiques se poursuivent durant toute la mauvaise saison, qui s’exprime avec plus ou moins de vigueur selon les aléas climatiques. C’est ainsi que des tombées spectaculaires et inattendues peuvent se produire au milieu de l’hiver lors d’une brusque vague de froid.
Les premiers beaux passages débutent vers le 15 octobre pour atteindre un pic vers la Toussaint. Certains spécialistes élaborent des stratégies sophistiquées de rabat vers des tireurs postés à l’aplomb des lignes de vol les plus régulièrement empruntées. On peut plus simplement opérer seul ou à deux, en tachant de cueillir quelques oiseaux qui décollent. Il est conseillé de chasser par temps clair et vent du Sud. Le tir devant soi est compliqué car l’oiseau multiplie les crochets. La plupart des erreurs de tir sont dues à une mauvaise appréciation de la puissance et de la rapidité de ce vol ascensionnel qui nous oblige à corriger en conséquence, en couvrant bien l’oiseau.

La Grive musicienne (Turdus philomelos).
Les grives
Les quatre espèces de grives qui nichent ou transitent chez nous sont toutes chassables :
- La grive musicienne
- La grive mauvis
- La grive litorne
- La grive draine
À travers les différents modes de capture mais aussi les arts, la littérature ou la gastronomie, les chasses régionales de nos grives se revendiquent « art de vivre ». Les spécialistes procèdent généralement par petits rabat successifs bénéficiant d’une organisation rigoureuse, chaque traque étant orientée de façon à regarnir en grives la battue suivante. Pour une efficacité optimum, le dispositif comporte une équipe mobile d’au moins six participants : deux rabatteurs de chaque côté de la haie, deux autres embusqués à mi-chemin de la remise et les tireurs postés en plaine, en retrait des couverts.
Toutes les chasses d’affût pratiquées sur les couloirs de vol comprennent régulièrement les turdidés entre leur lieu de repos et leur zone de gagnage (vigne, oliveraie, verger…) peuvent se révéler fructueuse. Le tir à la volée des grives à la faveur de leurs déplacements journaliers est pratiqué un peu partout en France.

Le merle noir (Turdus merula).
Le merle
Faute de grives, on mange et on chasse le merle. Le merle figure parmi les premières victimes du jeune chasseur qui lui permettent d’affûter son coup de fusil sur un gibier difficile et d’apprendre les règles essentielles de sécurité à la chasse.
Les haies de pruneliers et d’églantier constituent d’excellents garde-manger, d’autant plus prisées si elles comportent aussi des sorbiers, des alisiers, des cornouillers, des sureaux et de vieux chênes têtards parasités par le lierre. Mais les haies les plus épaisses sont les meilleures car elles offrent à la fois le gîte et le couvert.
Le gibier d’eau

Le Canard colvert (Anas platyrhynchos).
Les canards
Très sociable, le colvert se regroupe volontiers en grandes bandes, se mêlant sans problème aux autres canards. Ses mouvements crépusculaires en quête de nourriture sont propices à la chasse à la passée. Mais il existe de nombreuses autres façons de le chasser : à la botte, en foulant les herbes ou en longeant les berges des étangs et des cours d’eau, en bateau ou encore en gabion.
Pour tromper la méfiance des canards, le camouflage est de rigueur. Après une brusque montée des niveaux, puis une décrue soudaine, toutes les cuvettes remplies d’eau qui se forment dans les prairies attenantes à la rivière attirent les becs plats. Les sarcelles adorent. Dans un grand recul, n’hésitez pas à associer différentes formes en disposant celles de colverts au milieu de l’eau, et celles de sarcelles près des berges, le long de branches d’arbres retombantes.
Un canard ou une sarcelle démontées sont pratiquement impossibles à retrouver en rivière, si vous ne disposez pas d’un bon retriever. Le colvert parcoure souvent de longues distances à l’intérieur des terres avant de se raser sous un buisson. La sarcelle plonge puis se dissimule parmi les roseaux, ne laissant dépasser que son bec. Seul un excellent retriever saura tirer son épingle du jeu dans un cours d’eau.
Ne vous aventurez jamais sur une rivière en crue quand les courants charrient des troncs d’arbres susceptibles de heurter le bateau et de vous faire chavirer. Quoi qu’il arrive, il faut toujours porter une brassière de sécurité ou une combinaison de néoprène. Un seul tireur est admis par embarcation, positionné à l’avant, le second se contentant de diriger l’embarcation.
Il existe deux modes d‘attaches principaux :
- L’attache individuelle : le canard est fixé à la patte par une corde lestée au moyen d’une bague reliée à un émerillon et à un clou tournant.
- L’installation fixe : une corde en double est arrimée à un piquet planté au milieu de la mare, auquel est arrimée une poulie.
Toutes les chasses d’affût sont souvent fructueuses en bord de rivière. Les meilleurs lieux de pause se trouvent dans les parties assagies et peu accessibles de la rivière.

L’oie cendrée (Anser anser).
Les oies
Seules les oies cendrées, rieuses et des moissons peuvent être chassées en France, ainsi que la bernache du Canada considérée comme invasive.
Ce sont des espèces terrestres qui s’alimentent plutôt en plein champ. Vous devez donc opérer le jour, dans les parcelles cultivées ou les pâtures. Le timing idéal se situe entre 1 heure après le lever du soleil et 13 heures. L’appeau ou un affût couché aux oies peuvent s’avérer nécessaires pour attirer les oies. Quand les silhouettes des oiseaux convoités s’inscrivent dans le ciel, on les appelle à l’appeau. Les oies ne tardent pas à survoler les formes pour se poser : c’est le moment de tirer.
On reproche à la bernache du Canada des dégâts aux semis, aux herbages ou aux espaces de loisirs périurbains. Vous pouvez l’attirer lors d’une levée d’étang ou à l’affût aux formes.

La Bécassine des marais (Gallinago gallinago).
La bécassine des marais
Pour se nourrir, elle cherche une terre meuble et suffisamment humide dans laquelle elle pourra enfoncer plus aisément son bec effilé. Elle fréquente les zones humides marquant une préférence nette pour les secteurs à végétation basse. Les tourbières d’altitude, en particulier celles des hauts plateaux du Massif central ou de la vallée du drugeon figurent parmi les plus emblématiques. Les bords d’étangs peuvent être favorables lorsque les niveaux d’eau baissent pour une pêche. Par ailleurs, elle fréquente souvent des lieux surprenants comme des champs de betteraves, de choux fleurs ou d’artichauts. Les pâtures, les terres cultivées partiellement inondées ou gorgées d’eau après de fortes précipitations peuvent aussi en accueillir.
Les jours de grand vent, les oiseaux ne tiennent pas et partent à toutes distances. Certains préfèrent faire face au vent, de manière à faciliter le travail du chien qui capte mieux les émanations, et vous bénéficiez d’un effet de surprise puisque la bécassine détecte plus tardivement votre présence. D’autres préfèrent chasser vent dans le dos car l’oiselle vire rapidement sur l’aile pour remonter au vent, offrant aux chasseurs un tir plus facile, par le travers. Enfin certains préconisent l’approche par le travers, une bécassine qui décolle perpendiculairement aux chasseurs offre une cible plus facile.
Le gibier blanc
La chasse au gibier blanc requiert de bonnes connaissances ornithologiques car de nombreux oiseaux sont protégés. Vérifiez bien la législation avant tout acte de chasse sur ces espèces. Parmi les espèces chassables, on trouve l’huitrier pie, le courlis cendré, le chevalier arlequin, le chevalier gambette, le chevalier aboyeur, le bécasseau maubèche, la barge à queue noire et la barge rousse.
Durant leur halte migratoire, tout ce gibier marin se nourrit sur les bancs de sable découverts par le jusant, avant de retourner à la côte au moment du flot. On le chasse donc devant soi ou à l’affût, dissimulé dans un trou creusé dans le sable. Pour mieux leurrer les limicoles, les experts imitent leurs cris avec un appeau ou en les sifflant.
Le gilet de néoprène protège votre chien du froid et l’aide à la flottaison, ce qui peut sauver sa vie lorsqu’il doit affronter de forts courants de marée.

Le vanneau huppé (Vanellus vanellus).
Le vanneau
Gibier difficile et méconnu, le vanneau est chassé avec passion par quelques spécialistes qui opèrent à la botte et à l’affût. L’oiseau fait même l’objet de chasses traditionnelles, notamment dans les Ardennes, pratiquée par les derniers experts en la matière : les Vagnolis.
Les hutteaux couchés sont des abris individuels dans lesquels vous vous tenez couchés, qui vous isolent du froid et des intempéries. Certains sont flottants. Ils comportent généralement un siège bas dont le dossier est inclinable en plusieurs positions. L’ensemble est protégé par une épaisse enveloppe en tissu camo plus ou moins épais. Le fonds en PVC, imperméable, vous isole de l’humidité. Ces affûts sont parfaits pour guetter les vanneaux. Vous installez votre abri au milieu d’un champ ou près d’une zone humide, après avoir disposé des formes autour de vous. Il vous suffit de tirer sur une corde pour ouvrir l’affût et vous trouver en position de tir.
Le grand gibier

Le sanglier d’Europe (Sus scrofa).
Le sanglier
Son habitat est essentiellement forestier bien qu’il s’adapte lorsque les conditions de quiétude, de couvert et de nourriture sont respectées. On le rencontre aussi bien en montagne que dans les forêts de feuillus ou les boisements de chênes verts de la garrigue et du maquis ou dans les habitats marécageux. Le développement de l’agriculture intensive du maïs et du sorgho à profondément modifié les habitudes du sanglier qui devient parfois un animal de lisières et s’établit dans les petits boqueteaux de plaine.
Grâce aux poussées et aux mini-rabats dans le bocage, vous gagnez en discrétion : le gibier moins dérangé, vous limitez le stress tout en évitant la désorganisation des groupes matriarcaux.
Les chiens de petits pieds dérangent beaucoup moins un territoire et permettent de reprendre très vite une traque quand un gibier a été manqué. Le choix des chiens dépend du terrain et des habitudes locales.
La nécessité de réguler des populations qui s’installent désormais en plaine impliquent une augmentation de la pression de chasse. Les pratiques estivales d’approche et d’affût ainsi que les battues dans les cultures sont les nouveaux outils des gestionnaires.
En milieu urbain ou périurbain, l’arc permet d’intervenir efficacement, en silence et en limitant les risques. C’est une vraie solution d’avenir pour les interventions ponctuelles en ville qui a déjà fait ses preuves.
Un sanglier occupé à se nourrir est moins attentif au bruit qu’un animal poussé par des chiens, mais il bénéficie en revanche d’un odorat extrêmement développé. Malgré sa vue basse, il détecte infailliblement le moindre mouvement suspect. Les aménagements destinés aux sangliers n’ont plus pour vocation première d’attirer les animaux mais plutôt de les cantonner de façon à les empêcher de commettre leurs dégâts en plaine.
Pour servir l’animal à l’épieu, on peut attendre la charge de telle sorte que le sanglier s’empale sur la lame ou aller au-devant de l’animal avant de le frapper brutalement de côté au niveau du cœur. La lame pointée au bon endroit, juste en arrière d’un pied antérieur et devant le sternum, là où la pilosité semble plus clairsemée et la peau moins épaisse, le simple poids du manche suffit à la faire pénétrer.

Le cerf élaphe (Cervus elaphus).
Le cerfs élaphe
La généralisation du plan de chasse mais aussi des introductions ponctuelles ont favorisé un redressement spectaculaire des effectifs.
L’observation des animaux lors du brâme est importante pour le gestionnaire qui pourra évaluer la densité d’une population sur son territoire, mais aussi repérer les meilleurs reproducteurs et les animaux déficients. Lorsqu’un faon nait, durant les premiers jours de son existence, sa meilleure arme est l’immobilité : il se tient dissimulé dans des fourrés. Si par hasard vous en rencontrez un, ne le touchez pas.
Le cerf est un animal corpulent et puissant dont le tir requiert l’emploi de munitions adaptées. Les calibres destinés aux tirs en battue à l’aide de carabine express sont le 9,3 x 74 et le 8 x 57 JRS.
Les meilleures munitions tirées dans les carabines à verrou sont le 7 x 64 à balles lourdes (au moins 10 g), le 8 x 68 S, le 9,3 x 62 et le 300 Winchester magnum. On peut également utiliser un fusil lisse, dans la mesure où la distance de tir est raisonnable (30 à 50 m maximum). Tous les types de balles en calibre 12 conviennent.
On tire prioritairement :
- Les biches non suitées
- Les daguets dont les perches sont plus courtes que les oreilles
- Tous les cerfs coiffés qui sont encore en velours début octobre
- Les cerfs ne portant pas de bois, coiffés de bois anormaux, ou d’un trophée s’inscrivant dans un triangle lorsqu’on observe l’animal de profile.
- Les cerfs dépourvus d’empaumure à la quatrième tête.
- Les animaux muant anormalement au printemps.
- Les cerfs présentant un mauvais aspect.
- Les animaux blessés.
En revanche, on respecte les cerfs coiffés de bois se développant en hauteur et favorisant la pousse d’empaumures puissantes, les animaux portant de grands trophées, largement ouvert, qui sont des cerfs dominants et les biches meneuses.

Le cerf sika (Cervus nippon).
Le cerf Sika
En France, on note une volonté de nos autorités d’éradiquer ou de stopper l’expansion de l’espèce en éliminant systématiquement les nouvelles entités et en gérant au mieux l’existant. Ceci pour éviter des croisements entre le Sika et le cerf élaphe qui donne des individus fertiles. La communauté scientifique estime d’ailleurs que l’hybridation est généralisée au Royaume-Uni sans qu’il soit possible de revenir en arrière car le tir sélectif est impossible.
À la fois discret et méfiant, le cerf Sika aime les forêts profondes, ce qui ne facilite pas son repérage. Le soir, le Sika quitte son refuge forestier pour s’aventurer à découvert. Vous le guettez alors à l’affût en vous embusquant près d’une place de brâme. L’endroit est souvent signalé par une curieuse excavation circulaire et humide que l’animal a l’habitude de creuser dans la tourbe avant de se rouler dedans pour se signaler à ses congénères.
En septembre, inutile de beaucoup vous couvrir. Coupe-vent respirant et imperméable et laine polaire pour le soir. La tenue camo est recommandée. Ne pas oublier de masquer le visage et les mains, pensez aux jumelles et au couteau pour vider l’animal avant le transport à dos d’homme dans la montagne. Parmi les bons calibres recommandés, le 270, 270 WSM, 7 x 64,7 RM. Bonne optique de rigueur, suffisamment lumineuse et étanche.

Le chevreuil (Capreolus capreolus).
Le chevreuil
Doté d’une grande faculté d’adaptation, le chevreuil est présent partout. Le seul facteur limitant parait être la neige dont l’épaisseur ne doit pas excéder 80 cm. C’est avant tout un animal de lisières et de paysages ouverts.
On peut le chasser de nombreuses manières : en petites poussées silencieuses, en battue à cor et à cri, à l’approche, à l’affût, à courre ou à l’arc, seul ou en groupe, en début ou en fin de saison, de juin à février, en plaine comme en forêt, dans le bocage, le maquis ou en montagne.
Concernant l’équipement vestimentaire, la discrétion est de rigueur. Des matières silencieuses comme la laine, le velours ou les nouveaux tissus techniques sont bien adaptées. Le camo n’est pas forcément nécessaire. L’important est de déstructurer la silhouette. Vous pouvez porter des vêtements de différents tons mais il faut éviter une tenue vestimentaire uniforme qui souligne votre silhouette. Des espadrilles à semelles de corps sont bien pour l’été. Concernant l’arme, l’approche s’accommode de calibres moins puissants que la battue. Des calibres véloces comme le 243 Winchester, le 240 Weatherby, le 6,5 x 62, le 270 WSM conviennent parfaitement.
Il faut savoir prendre son temps, s’arrêter, jumeler. L’approche est une longue course de fond. Ne sortez pas systématiquement aux mêmes heures. Grâce au mirador, on dérange peu les territoires, on bénéficie de conditions optimales pour juger sur pied un animal, on est plus à l’aise et moins stressé pour tirer. L’affût et l’approche qui permettent d’exercer des prélèvements qualitatifs nécessaires à une bonne gestion viennent en complément de la battue, qui répond plus à une nécessité de prélèvement quantitatif.
Blessé à mort dans une battue, la dernière défense du chevreuil consiste à se raser sous un couvert. Il aura souvent au préalable puisé dans ses dernières forces pour effectuer un formidable bond de côté qui provoque un décrochement de la voie. Les chiens peuvent alors le perdre.
Contrairement à la plupart des gibiers, la voie de l’animal, forte au départ, s’atténue au fil de la chasse, devient légère, fugace, facile à sur-aller, et finit par disparaître presque complètement. C’est pourquoi ce déduit plus que tout autre nécessite des chiens requérants, rapides, suffisamment légers pour s’engager dans la ronce et robustes pour chasser des heures durant, ayant une finesse donnée exceptionnelle, de la voix et des attitudes héréditaires de sagesse qui les aident à ne pas changer d’animal.

Le daim européen (Dama dama).
Le daim
Animal forestier qui apprécie les peuplements mixtes et les paysages ouverts. Un environnement de type bocager convient à cet animal rustique et opportuniste qui s’adapte à tous les climats et aux habitats les plus variés.
Dans de nombreux départements, le daim fait aujourd’hui l’objet de plans de tirs généraux destinés à réguler, voire à éradiquer ces espèces jugées invasives.
Sans cesse sur le qui-vive, le daim est doté d’une vue perçante. Il distingue parfaitement les couleurs, et paraît même développer une aversion pour les gilets fluorescents qu’il semble repérer à grande distance. La tenue camouflée, la cagoule et les gants ne sont pas un luxe. Le tir s’effectuant souvent au crépuscule, le choix d’une lunette très lumineuse, de grossissement 3,5-10 s’imposent. Les jumelles doivent aussi présenter un bon indice crépusculaire.
Le daim est un robuste animal que vous tirerez avec une munition à trajectoire tendue : les calibres 7 x 64,7 RM, 270 Winchester ou 270 WSM sont parfaitement adaptés à cette chasse.
Le gibier de montagne

Le chamois (Rupicapra rupicapra).
Le chamois
Le chamois n’occupe pas les mêmes étages selon la saison. Hôte de la moyenne montagne, il regagne les hauts sommets dès l’arrivée des beaux jours par crainte de l’homme. On le rencontre entre 800 et 2800 mètres d’altitude bien que des hardes ai été aperçues à 4000 m. Il fréquente surtout les zones d’alpages pour s’alimenter. La disette et les mauvaises conditions atmosphériques l’incitent à regagner l’étage montagnard en période hivernale. La capacité d’accueil d’un territoire est liée à ses ressources alimentaires hivernales qui conditionnent la densité du cheptel.
De bonnes jumelles et une longue-vue sont indispensables pour repérer puis identifier les animaux. Les armes utilisées pour ce type de chasse doivent être courtes, légères et maniables afin de ne pas gêner le chasseur dans ses mouvements et ne pas constituer un handicap par leur poids ou leur encombrement. Les calibres les mieux adaptés à ce tir de précision sont le 240 Weatherby, le 243 Winchester (balles de 6,5 g), le 6,5 x 57 (balles de Seagram) et le 6,5 x 68 (bal de Seagram), les 270 Chester ou 270 WSM. De nombreux spécialistes accordent leur préférence au kipplauf, carabine à un seul canon basculant, légère et très maniable.
La nécessité de se trouver sur place avant le jour oblige à effectuer sa marche d’approche en pleine nuit, ce qui suppose une bonne connaissance des itinéraires. Dans bien des cas, le départ a lieu la veille : il est suivi d’un bivouac en altitude.

Le mouflon corse (Ovis aries musimon).
Le mouflon de Corse
En France continentale, le mouflon méditerranéen évite une couche de neige supérieure à 30 cm qui l’empêche de se nourrir et rejoint les étages forestiers dès que l’hiver s’installe.
C’est avant tout un animal de paysages ouverts où il se nourrit de plantes herbacées. La chasse doit débuter très tôt, un peu avant l’aube, de manière à se retrouver sur un point élevé qui domine la vallée au lever du jour. Les mouflons, qui se trouvent au gagnage en début de matinée, se méfient moins du danger venant des cimes, portant plutôt leur attention vers le bas. L’approche s’effectue donc à partir des crêtes, contre le vent de préférence.
Tous les calibres conçus pour l’approche en montagne, tendus et rapides, peuvent convenir : 270 Winchester ou encore 6,5 x 68. La lunette, à grossissements variables de préférence (3,5-10 par exemple) doit être parfaitement réglée et très lumineuse. Préférez les modèles escamotables logés dans le sac.

Le Lièvre variable (Lepus timidus).
Le lièvre variable
Le gros des effectifs de l’espèce vit au-delà de 50° de latitude nord : son aire de répartition s’étend des Alpes françaises et des îles britanniques à la Scandinavie, la Sibérie et l’Alaska, ceci jusqu’à l’archipel d’Hokkaido.
Difficile à observer « par corps » en raison de ses mœurs nocturnes, sa présence sur un territoire est en revanche facile à relever. Il abandonne de nombreuses traces sur son passage. Sa piste, typique en Y, est formée de quatre empreintes, dont les deux avant correspondent aux postérieures. L’animal se déplace par sauts dont la longueur varie de 50 cm à 2 m. Il égrène de nombreuses crottes sur son territoire, lisses et rondes, un peu granuleuses comme de la sciure agglomérée. Une coupure franche en biseau sur des ramilles lui sert aussi de signature.
En forêt, il effectue un parcours en cercle qui le fait presque toujours revenir à son point de départ. Lancé à découvert, le lièvre se sait vulnérable. Il perd donc moins de temps à ruser et limite ses crochets.

Le Lagopède alpin (Lagopus muta).
Le lagopède des Alpes
Son plus grand défi consiste à survivre durant les hivers rigoureux de l’Arctique et de la haute montagne qui lui imposent des conditions d’existence précaires. Il a développé des adaptations extraordinaires. Dans les Alpes et les Pyrénées, il vit entre 1800 m et 3000 m, depuis les pâtures qui se trouvent au-dessus de la limite des arbres jusqu’au glacier. À l’époque de la nidification, il occupe la partie basse de son domaine, à une altitude comprise entre 2000 et 2500 mètres.
Le lagopède est un gibier superbe surtout chassé au chien d’arrêt en France dans un environnement difficile. Ailleurs, notamment en Laponie suédoise, il est également tiré à l’approche dans la neige, à l’arme rayée.
Son envol, souvent bruyant, crée un effet de surprise. L’oiseau adopte un vol généralement plane et silencieux, les ailes arquées. Ses distances de vol sont assez courtes.

La perdrix bartavelle (Alectoris graeca).
La perdrix bartavelle
Sa chasse est soumise à de sévères restrictions. Elle est présente en France uniquement dans les Alpes. Sédentaire, elle effectue toutefois des déplacements saisonniers liés à la recherche de nourriture. Dès la fin de l’automne, elles se rassemblent en groupes pour rejoindre les basses vallées. L’oiseau supporte mal le froid, pas plus que la neige, ses pattes n’étant pas emplumées comme celles des tétraonidés.
Il est préférable de chasser la bartavelle aux heures chaudes de la journée. Elle se laisse alors mieux arrêter et offre des coups de fusil plus faciles. Il est important de tirer l’oiseau à l’instant précis de l’envol, quand la perdrix n’a pas encore atteint sa vitesse de pointe. Le chien doit être puissant, endurant et expérimenté.

La Gélinotte des bois (Tetrastes bonasia).
La gélinotte des bois
En France, la plupart des populations vivent en zone de montagne, à des altitudes comprises entre 900 et 1800 mètres. L’oiseau colonise des forêts hétérogènes comportant des peuplements jeunes et plus âgés répartis en mosaïques. La gélinotte fréquente plus particulièrement les lisières, les sentiers et les abords de chemins forestiers. En altitude, elle occupe les forêts de conifères où dominent l’épicéa et le sapin, de préférence mélangés à d’autres essences résineuses et feuillues.
La silhouette de la gélinotte est massive, grosse comme une perdrix allongée, toujours inférieure à celle d’un tétras.
Son vol n’excède pas une centaine de mètres. Perchée sur une grosse branche située souvent à mi-hauteur de l’arbre, plus ou moins collée au tronc où le mimétisme de son plumage la rend presque invisible, elle conserve une immobilité absolue.
Elle est actuellement chassée dans trois départements : l’Isère et les deux Savoie. Les populations françaises ont souffert des pratiques sylvicoles modernes qui appauvrissent les ressources alimentaires. Coupes à blanc, uniformisation, déboisement, enrésinements intensifs ont entraîné en moins de 40 ans un rétrécissement de l’aire de répartition originelle de 40 %.
C’est un gibier difficile dont le tir nécessite des chiens d’exception.

Le Tétras lyre (Tetrao tetrix).
Le tétras lyre
En hiver, l’oiseau qui limite ses déplacements se cantonne dans des remises susceptibles de répondre à ses besoins vitaux en termes d’alimentation et de protection contre le froid. Il fréquente alors des boisements clairs de mélèze, de bouleau et de sorbiers auxquelles se mêlent des pins, plutôt exposés au nord car la neige est plus légère. À la belle saison, il rejoint les étages supérieurs à la limite des arbres. L’oiseau s’accommode d’une grande variété de milieux selon les pays, seules les pentes brûlées par le soleil ne lui conviennent pas.

Le Grand Tétras (Tetrao urogallus).
Le grand tétras
Il apprécie la forêt primaire, un mélange d’arbres de tous âges pas trop serrés favorisant un bon ensoleillement du sous-bois et le développement d’une strate herbacée et arbustive indispensable à l’espèce. Il fréquente les forêts de conifères (vieilles futées de sapins, épicéa, pin sylvestre…) entrecoupés d’éclaircies et de clairières ou encore les boisements mixtes. La forêt doit laisser filtrer la lumière de manière à permettre le développement d’arbustes à baies.
Après les atteintes portées à son habitat forestier (déboisement, sylviculture intensive, fermeture du milieu…), il faut retenir la prédation exercée sur les jeunes et les pontes notamment par le renard et la martre, le braconnage des coqs chanteurs ici et là, l’aménagement de la montagne à des fins récréatives qui morcellent l’habitat et le dérangement lié à ces activités.
Sa chasse est seulement autorisée dans les Pyrénées. Seuls les coqs maillés peuvent être chassés, sur environ la moitié de leur aire de répartition.
Le chien doit savoir mener sa quête tête haute, pour mieux capter les émanations à grande distance. Le défi est de déjouer la défense du gibier qui consiste à se dérober comme un bolide en utilisant la végétation pour masquer sa fuite.
Le gibier à réguler

Le renard roux (Vulpes vulpes).
Le renard
Très opportuniste, sa capacité d’adaptation en fait l’un des carnivores sauvages les plus répandus dans l’hémisphère nord. Nocturne, il mène une existence discrète à l’abri des regards.
Pour identifier la présence du renard, il faut savoir reconnaître ses indices de présence. Longues de 5 cm pour un diamètre de 4 ou 5 cm, les empreintes ne révèlent que quatre doigts terminés par des griffes parallèles. Quand le renard marche dans la neige, il pose ses pieds les uns derrière les autres : sa voie adopte une trajectoire rectiligne. Longues d’environ 10 cm pour un diamètre de 2 cm, ses crottes sont souvent torsadées à une extrémité et colorées quand il a consommé des baies sauvages.
Pour la vénerie du renard, les auxiliaires doivent être à la fois rapides et endurants, fins de nez pour relever une voie fugace mais aussi perçants dans la ronce. Certains équipages opèrent à pied, d’autres à cheval.
Plusieurs calibres sont parfaits pour le tir à l’approche du renard : le 22 Hornet, le 222 Remington, le 243 Winchester, le 5,6 x 57, ou encore le 22.250. L’arme doit être équipée d’une lunette à bon indice crépusculaire, de grossissement 6 à 8 x 52 à 56. En rajoutant un point rouge, l’efficacité n’en est que meilleure. Pour les tirs lointains, un bi-pied télescopique s’avère bien pratique, ou une canne de pirsch. Pensez aux Trigger Sticks de chez Primos qui sont dotés d’une gâchette qui libèrent les pieds et les positionnent automatiquement au sol, selon le relief. Les armuriers proposent souvent des packs arme + lunette intéressants, dans diverses marques dont Browning ou Baïkal en version kipplauf. Il est important de porter des gants, une cagoule et une tenue de type « camo feuillage ».
Anglo-français de petite vénerie, harrier ou beagle-harrier sont appréciés en vénerie. Ces chiens, courageux au fort sont capables en même temps de soutenir un rythme très rapide sur de longues distances. Ariégeois, grand griffon vendéen ou nivernais, fox-hounds sont également appréciés en chasse à tir, ainsi que tous les chiens de taille moyenne de type briquet : briquet fauve de Bretagne, griffon vendéen, petit bleu de Gascogne, Bruno du Jura…

Le Geai des chênes (Garrulus glandarius).
Les becs droits
La corneille noire est considérée comme le plus dangereux des becs droits : elle fréquente les bords des étangs où elle détruit des couvées de canard et les zones dégagées pour y repérer levreaux ou lapereaux qu’elle assomme avant de les dévorer par les yeux.
La pie bavarde est une gobeuse d’œufs, qui peut aussi assommer d’un seul coup de bec un lapereau ou un levreau.
Le geai des chênes, à l’époque des couvées, pille les nids de passereaux.
La régulation des becs droits est soumise à une réglementation très stricte qu’il convient de bien connaître pour opérer en toute légalité. Il faut d’abord obtenir l’autorisation écrite du propriétaire du droit de chasse puis adresser ce document accompagné de l’imprimé officiel de demande de destruction des nuisibles à la mairie de la commune concernée par les prélèvements.
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Sommaire du livre « Encyclopédie de la chasse »
Introduction
- La France: le plus beau pays de chasse au monde
- Vers un autre regard sur la chasse ?
- Chasser jusqu’au bout de la passion… et de la raison!
- Droit à chasser : ces prétextes qui n’en sont pas
- Les associations de chasse spécialisées
- Les oiseaux migrateurs, au cœur de notre culture
- Le chien: le plus vieil ami de l’homme
- Les vrais débuts de la chasse à tir
- En octobre: un dimanche à la chasse!
- Gibiers prélevés en France: la dernière enquête de l’Office national de la faune sauvage et de la Fédération nationale des chasseurs.
Petits gibiers des plaines et des bois
- Le lièvre brun
- Le lapin de garenne
- La perdrix rouge.
- La perdrix grise
- Le faisan de Colchide
- Le faisan vénéré
- La bécasse des bois
- Le pigeon ramier
- La tourterelle des bois
- La caille des blés
- L’alouette des champs
- Les grives et le merle
Le gibier d’eau
- Les canards
- Les oies
- La bécassine des marais
- Les limicoles
Le grand gibier
- Le sanglier
- Le cerf élaphe
- Le cerf sika
- Le chevreuil
- Le daim
Le gibier de montagne
- Le chamois
- Le mouflon de Corse
- Le lièvre variable
- Le lagopède des Alpes
- La perdrix bartavelle
- La gélinotte des bois
- Le tétras-lyre
- Le grand tétras
Le gibier à réguler
- Le renard
- Les becs droits
45 Commentaires
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