



Le livre « Guide des teintures naturelles » est un guide très simple d’utilisation : choisissez d’abord la couleur que vous souhaitez obtenir, puis faites le tri parmi les plantes accessibles dans votre environnement.
Fiche de lecture
- Préparer un atelier de teinture
- La récolte des plantes
- Conservation des plantes
- La préparation des plantes
- La préparation des fibres
- Mordants et mordançage
- Le nuançage
- Les autres matières pouvant être teintes
- Les différents colorants

Atelier de teinture naturelle, chez Couleur Garance. © L’Autonomie par les livres
Préparer un atelier de teintures naturelles
Rassemblez le matériel suivant :
- Feux, pieds de gaz ou plaque chauffante
- Marmite : en inox de préférence, en cuivre ou émaillé, grande et intacte.
- Seaux ou bassine en plastique.
- Verre ou tasse comme mesure.
- Cuillère, bâton pour remuer.
- Tamis, passoire
- Balance précise.
- Mortier, petit mixeur ou moulin à café pour broyer les plantes.
- Sac en mousseline ou vieux bas en nylon.
- Bocaux en verre de grande contenance.
- Fils et pinces pour sécher les fibres à l’ombre.
- Papier pH.
- Savon de Marseille en paillettes ou liquide.
- L’eau employée est idéalement de l’eau de pluie (stockée par exemple dans de grandes poubelles en plastique) ou de l’eau déminéralisée. Il est également possible d’acidifier l’eau du robinet en la tirant dans un grand récipient, la laissant reposer puis en ajoutant du vinaigre avant de brasser et de laisser à nouveau reposer quelques jours avant usage. Le pH doit être de 5.

Indigotier du jardin conservatoire des plantes tinctoriales de Couleur Garance. ©L’Autonomie par les livres
La récolte des plantes
Les colorants diffèrent en fonction des parties d’une plante, on peut donc obtenir différentes couleurs selon la partie employée. La période de récolte dépend de :
- La disponibilité de la source.
- La qualité du colorant (montée de sève).
- La préservation des possibilités pour la plante de se reproduire.
Avant de récolter, vérifiez si la plante n’est pas rare au protégée, et si sur le lieu choisi, sa population est suffisamment importante.
Munissez-vous du matériel suivant :
- Sécateurs, couteaux, gants, petite binette ou fourche-bêche pour les racines.
- Panier et sac en papier pour chaque espèce.
- Carnets, planches d’herbier, appareil photo.
Les modes de récolte sont :
- Partie aérienne fleurie, fleurs et feuilles : récoltez au début ou au plein épanouissement de ces dernières. Les feuilles sont récoltées vertes et vives.
- Bois et écorce : prélevez sur des branches tombées ou au moment de l’élagage.
- Racines : faites-le en automne, lorsque les plantes se sont déjà reproduites. Utilisez une fourche bêche pour les racines longues et minces puis brossez-les soigneusement avant de les faire sécher.
Conservation des plantes
Une nuance différente peut parfois être obtenue avec la même plante suivant qu’on l’utilise fraîche ou sèche. Le séchage se fait sur du journal, en cagette, dans l’obscurité et au frais, en brassant régulièrement. Hachez les plantes herbacées, effeuillez les rameaux. Pilez dans un mortier les bogues, les écorces et les racines. Broyez les grosses racines, le bois et les rameaux durs.
Une fois séchées, mettez les plantes dans un sac en papier ou dans un bocal hermétique (poudre). Étiquetez avec le nom, la date de récolte et le lieu.

Bain de teinture à l’arbre à pagode (Sophora du Japon). ©L’Autonomie par les livres
La préparation des plantes
On emploie généralement le même poids de plantes sèches que de fibres sèches (100 %) et le double du poids des fibres lorsqu’on travaille avec des plantes fraîches (200 %).
La macération avant teinture permet de mieux extraire les colorants, surtout pour les matières ligneuses, bois, écorces ou rameaux. La macération des baies entraîne une fermentation très utile aux teintures naturelles puisqu’elle acidifie le bain.
On trouve différentes fibres textiles :
- Les fibres d’origine animale (protéique) : facile à teindre avec un mordançage à l’alun et au tartre. Elles peuvent souffrir de l’excès de sulfate de fer. Faites attention au choc thermique. On les maintiendra dans un bain entre 60 et 80 degrés sans dépasser une heure.
- Les fibres d’origine végétale (cellulosique) : leur mordançage se fait en plusieurs étapes, on emploie les tanins pour améliorer l’accroche des couleurs. Elle supporte bien le fer et le bain peut monter jusqu’à 90° pendant une heure.
- Les fibres artificielles : fabriquées à partir de matières naturelles (cellulose), elles peuvent être teintes comme les fibres végétales.
- Les fibres synthétiques : certaines ne peuvent pas être teintes, d’autres fixent facilement. Réaliser des essais est nécessaire.
La préparation des fibres
Teindre en toison : la laine en toison est propice à la teinture. Ensachez les plantes et les poudres et filtrez le bain pour ne pas salir la toison. Lors du cardage après teinture, vous pouvez mélanger 2 toisons de couleurs différentes pour obtenir une nouvelle nuance.
Teindre en fil : avant le lavage, mettez le fils en écheveau, en employant un dévidoir, les pieds d’un tabouret, le dossier d’une chaise ou les bras de quelqu’un. Attachez-le lorsqu’il est encore sur son support en passant un fil en quatre endroits équidistants.
Teindre en pièces : utilisez de grandes marmites et brassez bien le tissu pendant le mordançage comme pendant la teinture. L’uniformité de la couleur est très difficile à obtenir sur de grands métrages.
Lavage : retirez-les apprêts sur les tissus du commerce en les lavant. La laine en écheveaux, en toison ou en drap doit être lavée à l’eau tiède avec un savon doux. La soie en écheveaux ou en pièces doit être plongée dans un bain de savon chaud pendant une heure.
Pour les fibres cellulosiques, après un lavage en machine avec une lessive à 60° en cycle long, les fibres sont mises à bouillir avec 6 % de cristaux de soude et 20 % de savon en paillettes durant deux heures dans une marmite. Elles sont ensuite rincées et séchées.

Noix de galle pour mordancer les tissus. ©L’Autonomie par les livres
Mordants et mordançage
Un mordant est une substance qui permet de préparer la fibre pour faciliter l’accroche des colorants.
Pour les fibres animales, mordancez avec 10 % d’alun et 5 % de crème de tartre. Avec l’eau du robinet, employez 15 % d’alun. Dissoudre les deux produits dans l’eau tiède, bien brasser. Y plonger les fibres préalablement lavées encore humides. Remuer, faire chauffer une heure à 80-90°. Ne pas cuire à gros bouillon, laisser les fibres refroidir dans le bain de mordançage jusqu’au lendemain. Les sortir, les essorer puis les tendre ou les sécher pour les teindre plus tard.
Pour les fibres végétales, dissoudre 20 % d’Alain et 5 % de crème de tartre dans l’eau tiède et bien brasser. Après lavage, les plonger dans le bain de mordançage, chauffer et bouillir une heure. Laisser refroidir jusqu’au lendemain. Les sortir et les plonger dans un bain de tanin réalisé avec des noix de galle à 30 % du poids de fibres ou 60 % de poudre de sumac. Faire bouillir deux heures, laisser refroidir, sortir du bain et bien rincer. Tremper les fibres dans le bain de mordançage pendant deux heures puis laisser refroidir dans le bain. Sortir, rincer et sécher.

Extrait d’un nuancier de teintures végétales. © L’Autonomie par les livres
Le nuançage
L’emploi d’additifs en cours ou en fin de teinture permet de nuancer un bain. À la fin d’une teinture, sortir les fibres du bain encore chaud, les réserver dans une bassine d’eau chaude puis :
- Diluer dans une partie du bain de teinture chaud et sans fibres l’additif choisi.
- Brasser le bain et y tremper à nouveau les fibres réservées.
- Les laisser tremper 5 à 30 minutes en brassant bien.
- Sortir les fibres et les exposer à l’air.
Vous pouvez tremper les fibres une seconde fois pour obtenir une couleur plus foncée.
Les autres matières pouvant être teintes
Pour le cuir, les peaux traitées à l’alun prendront facilement la couleur. On imprègne avant teinture la peau d’un mordant d’alun identique à celui utilisé pour les fibres animales. La teinture se fait par macération à froid dans un bain concentré avec la plante choisie à 200 %. L’emploi d’un tanin végétal peu foncé pour le tannage favorise la coloration du cuir dans une deuxième étape. Après teinture, le cuir doit être à nouveaux assoupli et graissé pour lui rendre sa souplesse.
Vous pouvez teindre les fibres employées en vannerie : le rotin (poreux) prend bien la couleur alors que l’osier blanc sort avec une nuance moins foncée.
Les rameaux et plantes coriaces sont teints à froid en les immergeant dans un bain de mordançage tiède contenant 20 % d’alun et 5 % de crème de tartre pendant minimum 12 heures. On prépare un bain de teinture foncé, on couvre les fibres pour une longue macération à froid.
Les plantes tanniques associées à une solution de fer donnent de bons résultats. On peut employer une « soupe de clous » dans laquelle les tiges sont immergées 12 heures minimum avant de les plonger dans le bain des plantes à tanins choisies.

La fiche du Hêtre, issue du livre « Guide des teintures naturelles », par Marie Marquet. ©L’Autonomie par les livres
Les différents colorants
Un grand nombre de colorants sont solubles dans l’eau par macération et décoction, d’autres nécessitent une mise en solution dans l’alcool (alkaline) ou un principe de cuve fermentée (indigo).
Les teintures naturelles ne sont pas plus ou moins solides que les teintures issues de la chimie de synthèse. La nature des colorants, la recette et les techniques de mordançage déterminent leur solidité. Les différents types de colorants sont les quinones, les flavonoïdes, les anthocyanes, les caroténoïdes, les teintures naturelles basiques, les tanins et l’indigo.
Sommaire du livre « Guide des teintures naturelles »
Comment utiliser ce guide des teintures ?
Préface de Dominique Cardon
Introduction
Préparation de l’atelier de teinture
- Matériel à rassembler
- L’eau
Récolte des plantes
- Partie de plante utilisée
- Période de récolte
- Récolte des plantes
- Matériel de récolte
- Mode de récolte
Conservation des plantes
Préparation des plantes pour la teinture
- Quantité de plantes pour la teinture
- Macération des plantes
- Les différentes fibres textiles
La préparation des fibres pour la teinture
- Teindre en toison
- Teindre en fil
- Teindre en pièce
- Lavage
Mordants et mordançage
- Mordançage des fibres animales
- Mordançage des fibres végétales
Nuançage
Autres matières pouvant être teintes
- Le cuir
- La vannerie
Les différents colorants
- Solidité à la lumière et au lavage
- Colorants identifiés
Fiches additifs
Fiches « recettes »
Les plantes tinctoriales en fiches
Principales plantes tinctoriales d’importation
Glossaire
Bibliographie thématique
Carnet d’adresses
- https://www.bleu-de-lectoure.com/
- https://www.couleurs-de-plantes.com/
- https://www.couleur-garance.com/
- http://okhra.com/
Index



